Parcours patient en chirurgie de la cataracte
La cataracte correspond à l’opacification du cristallin, le plus souvent sous l’effet de l’âge. Cette évolution inéluctable, qui engendre des troubles de la vision, peut en premier lieu être corrigée par le port de verres correcteurs. Lorsque cela n’est plus suffisant pour assurer le confort quotidien du patient, la chirurgie de la cataracte devient alors le seul traitement possible.
Cataracte : bilan préopératoire
L’objectif de l’intervention est d’extraire le cristallin opacifié et de le remplacer par un implant adapté aux besoins du patient.
Cela nécessite un bilan préopératoire minutieux. Il inclut systématiquement un entretien avec le praticien. Au cours de celui-ci, le médecin interroge le sujet, notamment sur sa profession, d’éventuelles pathologies telles que le diabète ou encore les traitements médicaux suivis par le passé ou en cours.
Divers examens sont ensuite nécessaires. En particulier, les zones d’opacité du cristallin sont recherchées à l’aide d’une lampe à fente ou d’un ophtalmoscope.
Cette analyse est complétée par d’autres examens qui ont pour but d’éliminer l’hypothèse d’une autre pathologie, notamment une déchirure de la rétine, un glaucome ou une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Les tests biométriques permettent de calculer la puissance exacte de l’implant nécessaire.
Le parcours préopératoire est aussi l’occasion pour le patient de recueillir tous les renseignements nécessaires sur l’intervention et ses répercussions. Le médecin est là pour répondre à toutes ses questions, notamment celles qui concernent le déroulement de l’opération, la récupération post-opératoire, les différents types d’implants etc.
Enfin, un certain nombre de formalités administratives sont effectuées, comme l’établissement d’un devis personnalisé et la transmission des ordonnances pré et post-opératoires. La chirurgie de la cataracte ne revêt jamais un caractère d’urgence. La date est choisie en fonction des disponibilités du patient. Si les deux yeux doivent être traités, il convient alors de fixer deux dates différentes, espacées d’au moins 1 semaine.
La consultation d’anesthésie
La consultation avec l’anesthésiste constitue une étape obligatoire avant la chirurgie. Elle se déroule entre 3 mois et 48 heures avant l’intervention. Elle permet de choisir la technique d’anesthésie la plus adaptée au patient et de la lui expliquer. Le choix dépend entre autres des antécédents médicaux du sujet, des habitudes de l’anesthésiste et des recommandations du chirurgien. Dans tous les cas, il faudra être à jeun 6 heures avant l’intervention.
Néanmoins, il s’agit la plupart du temps d’une anesthésie locale, réalisée à l’aide d’un collyre spécifique. Dans certains cas particuliers, le choix peut plutôt se porter sur une anesthésie par injection sous la conjonctive ou autour et derrière l’œil (anesthésie péri bulbaire). L’anesthésie générale n’est que rarement nécessaire. Elle est réservée à des gestes opératoires complexes ou aux patients peu coopérants comme les enfants. Au cours de ce rendez-vous, le traitement de la douleur post-opératoire est aussi fréquemment abordé.
Le jour de l’intervention
Avant la date de l’intervention, certaines règles sont à respecter.
En premier lieu, le port de lentilles doit être stoppé au moins 2 jours auparavant.
Par ailleurs, les collyres antibiotiques et / ou anti-inflammatoires indiqués sur l’ordonnance préopératoire doivent être instillés dans l’œil en respectant strictement la posologie prescrite.
Le jour J, le patient doit être à jeun depuis au moins 6 heures : tabac, nourriture et boissons sont à proscrire.
L’intervention en elle-même est rapide, de 15 à 30 minutes. Elle se déroule en chirurgie ambulatoire avec un retour au domicile quelques heures plus tard.
Une heure avant l’opération, la pupille est dilatée par l’utilisation de collyres particuliers. L’anesthésie est alors réalisée selon les modalités préalablement décidées.
Après avoir pratiqué deux minuscules incisions, le chirurgien détruit alors le cristallin grâce à une minuscule sonde à ultrasons (« phaco-émulsification »). Une fois les débris retirés, l’implant est alors introduit dans le sac cristallin qui a été laissé en place.
Il existe une technique opératoire différente, la SICS (« Small Incision Cataract Surgery »). Elle peut être utilisée dans les cas de cataracte très avancée, quand l’énergie à délivrer via les ultrasons serait trop importante et risquerait d’endommager l’œil. Il s’agit alors d’extraire le cristallin directement, sans procéder à une phaco-émulsification. Aucune suture n’est nécessaire et une coque oculaire sera disposée sur l’œil opéré dans des conditions de stérilité strictes.
Les suites de la chirurgie de la cataracte
Le patient doit être accompagné lors de son retour chez lui et au cours de la première nuit.
La coque devra être gardée le premier jour et enlever pour l’instillation des gouttes, elle pourra ensuite être retiré dès le lendemain. Elle devra être portée la nuit pendant au moins 1 semaine.
Au cours de cette période, le port de lunettes de soleil est conseillé pendant la journée et il faut absolument éviter de se frotter l’œil.
Le traitement post-opératoire de la chirurgie de la cataracte consiste en l’instillation de collyres antibiotiques et anti-inflammatoires pendant 1 mois et des consultations de contrôle sont à prévoir 3 jours après l’intervention et 1 mois après l’intervention. Un sms vous sera envoyé par la clinique le lendemain de la chirurgie pour savoir si tout va bien.
Dans les cas de professions sédentaires, l’arrêt de travail est en général de 3 jours, durée qui peut être étendue si le patient exerce une activité plus physique ou à risque (environnement sale, poussiéreux, manipulation de produits chimiques etc.).
L’œil opéré est sensible les premières 24 heures et une sensation de corps étranger ou des picotements sont des phénomènes classiques.
Il est par ailleurs normal d’avoir une vision trouble ou des éblouissements les premiers jours. Cela ne doit pas inquiéter le patient et l’amélioration se fait ensuite de façon progressive.
Il faut en général 1 mois environ pour pratiquer de nouveau une activité sportive.
Pendant cette phase de convalescence, si le patient a une vie quotidienne normale, certaines précautions doivent néanmoins être observées. Ainsi, les endroits sales sont à éviter et il est formellement déconseillé d’introduire de l’eau dans l’œil ou de pratiquer des activités aquatiques.
Enfin, les efforts intenses doivent être évités, de même que toutes les circonstances susceptibles d’engendrer un traumatisme oculaire.
La chirurgie de la cataracte est l’intervention la plus pratiquée au monde, toutes opérations confondues. Le corps médical dispose donc sur le sujet d’une expérience et d’un recul extrêmement important. Les résultats obtenus sont majoritairement remarquables et les patients retrouvent un confort visuel significativement amélioré même si le port de verres correcteurs reste parfois nécessaire.
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