Opération de la cataracte par ultrasons (phaco-émulsification)

Lorsque le cristallin s’opacifie, le plus fréquemment sous l’effet du vieillissement, la vue des sujets atteints se trouble : c’est la cataracte. La chirurgie constitue alors le seul traitement possible, le plus souvent réalisé par phaco-émulsification, méthode de désagrégation du cristallin par ultrasons, avant de procéder à son extraction pour le remplacer par un implant adapté.

Opération de la cataracte par ultrasons : qu’est-ce que c’est ?

La cataracte est due au vieillissement du cristallin. Celle lentille naturelle qui confère à l’œil ses capacités d’accommodation, pour voir net de loin comme de près, est normalement transparente.

Cependant, de manière quasi inéluctable, principalement sous l’effet de l’âge, le cristallin a tendance à s’opacifier : c’est la cataracte. Elle touche 20% des plus de 65 ans et 60% des plus de 85 ans. Progressivement, la vision proche et lointaine des patients atteints devient floue. Les éblouissements deviennent de plus en plus fréquents, les couleurs sont moins bien perçues et, globalement, les sujets touchés ont la sensation permanente de voir au travers d’un voile.

Quand la cataracte devient trop handicapante pour que le patient ait une vie quotidienne normale, il devient alors nécessaire de l’opérer. Il n’existe en effet aucun traitement médical. Le principe de la chirurgie est de remplacer le cristallin par une lentille artificielle. Le bénéfice est alors double. En premier lieu, la lumière peut de nouveau traverser l’œil normalement, puisque cet implant est transparent. D’autre part, la multiplicité des implants aujourd’hui disponibles permet de les adapter au mieux à chaque patient, en particulier en corrigeant un éventuel défaut de vision préexistant (myopie, hypermétropie, presbytie…). Cette intervention nécessite d’extraire le cristallin naturel opacifié. Pour cela, la méthode phare consiste aujourd’hui à le désagréger grâce à une sonde vibrant à une fréquence ultrasonique. Cette technique est désignée par le terme « phaco-émulsification ». Les fragments sont alors retirés avant d’introduire dans la capsule qui contient le cristallin (« sac cristallin ») l’implant nécessaire. L’intérêt de la phaco-émulsification est qu’elle permet d’opérer en pratiquant des incisions cornéennes (nécessaires pour se donner accès au cristallin) de petite taille, ce qui réduit l’astigmatisme induit par l’intervention.

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Dans quels cas avoir recours à l’opération de la cataracte par phaco-émulsification ?

Sans parler uniquement de phaco-émulsification, la chirurgie de la cataracte doit être envisagée quand la pathologie induit un inconfort quotidien trop important. Elle peut aussi intervenir lorsqu’il s’agit de prévenir la survenue de certaines complications de la cataracte, dont certaines formes de glaucomes. Dans tous les cas, la phaco-émulsification est aujourd’hui la méthode la plus fréquemment pratiquée. Elle peut cependant être déconseillée, en particulier dans les cas de cataractes très avancées, qui nécessiteraient alors un niveau d’énergie ultrasonique trop élevée, avec un risque d’endommager les structures oculaires environnantes.

Comment se passe l’opération de la cataracte par ultrasons ?

 

Opération de la cataracte par ultrasons en pratique

La cataracte généralement bilatérale. Cependant, les deux yeux ne sont jamais opérés le même jour : les interventions doivent être séparées de quelques semaines. L’anesthésie est la plupart du temps purement locale, par instillation de gouttes d’oxybuprocaïne. Si nécessaire, pour les sujets anxieux, une légère sédation peut être pratiquée en complément. Il s’agit d’un acte de chirurgie ambulatoire d’une quinzaine de minutes.

Déroulement de la chirurgie de la cataracte par ultrasons

Une fois l’anesthésie effective, le chirurgien incise la cornée, pour se donner accès au sac cristallin.

La partie antérieure de ce dernier est alors découpée (« capsulorhexis ») en son centre, sur un diamètre d’environ 5,5 millimètres. Ce geste est réalisé alors que la chambre antérieure de l’œil (espace compris entre la face postérieure de la cornée et le cristallin) a été préalablement remplie par une substance viscoélastique transparente. Le but est d’éviter l’affaissement des volumes oculaires mais aussi de protéger l’endothélium, couche cornéenne la plus profonde.

La fragmentation du cristallin grâce à la sonde à ultrasons est alors réalisée et les fragments résiduels sont retirés par aspiration. Le praticien introduit ensuite l’implant dans le sac cristallin. Dans la majeure partie des cas, aucune suture n’est nécessaire.

L’intervention se termine par l’instillation de gouttes antibiotiques, pour diminuer le risque infectieux post-opératoire, ainsi que la pose d’une coque protectrice.

Suites opératoires et post-opératoires de la chirurgie de la cataracte par phaco-émulsification

La première visite post-opératoire a lieu dès le lendemain. Elle a pour but de vérifier l’absence d’infections ou d’inflammations, la bonne position de l’implant et l’étanchéité des incisions réalisées.

Pendant environ 1 mois, le patient doit suivre un traitement à base de collyres anti-inflammatoires et antibiotiques. Il est primordial de ne pas se frotter l’œil, qui doit de plus être protégé la nuit pendant une semaine avec la coque fournie.

La durée de l’arrêt de travail varie de 3 jours à 2 semaines, en fonction du métier exercé.

Les activités quotidiennes normales peuvent être reprises le jour suivant l’intervention. Cependant, les efforts violents et le sport, natation incluse, doivent être évités pendant au moins 3 semaines.

Au total, il ne s’agit pas d’une intervention douloureuse et la récupération visuelle est assez rapide. La vision est bonne dès le lendemain de l’intervention et continue ensuite à s’améliorer les jours suivants.

Risques et complications de l’opération de la cataracte par ultrasons

Les complications sévères du traitement chirurgical de la cataracte sont rarissimes.

Elles incluent principalement des infections intraoculaires, des décollements de la rétine, des œdèmes rétiniens et des atteintes cornéennes. Le patient doit surveiller toute manifestation post-opératoire anormale : douleur inhabituelle, baisse de la vision, rougeurs, écoulements etc. Le cas échéant, le praticien doit être contacté en urgence pour prendre en charge d’éventuelles complications le plus rapidement possible.

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