Implant torique pour la chirurgie de la cataracte

Chez la plupart des individus, aux alentours de 65 ans, le cristallin devient opaque et la vision se trouble : c’est la cataracte. Le seul traitement de cette affection est chirurgical et, chez les patients astigmates, cela se fait par la pose d’un implant « torique ».

Implant torique pour la cataracte : qu’est-ce que c’est ?

Comme tous les individus, les patients astigmates sont un jour ou l’autre concernés par la cataracte. Il s’agit d’une opacification du cristallin sous l’effet de l’âge, qui induit une vision de plus en plus trouble et peut devenir à termes très handicapante au quotidien.

Une intervention chirurgicale doit alors être envisagée, afin d’extraire le cristallin abîmé pour le remplacer par une lentille artificielle appelée « implant ».

Dans le cas de patients astigmates, celui-ci est un peu particulier. L’astigmatisme correspond en effet à un défaut de courbure de la cornée, lentille naturelle qui, normalement, avec le cristallin, permet de focaliser les rayons lumineux à la surface de la rétine. Mais, chez les astigmates, le rayon de courbure cornéen n’est pas constant : plutôt que d’être sphérique, la cornée prend plutôt une forme ovale. Les astigmates voient alors flou, de près comme de loin, car les différentes composantes d’une même image se forment dans des plans différents. Chez certains, la vision est aussi parfois déformée dans un axe.

Ainsi, les implants toriques permettent d’apporter une correction différente en fonction de l’axe avec lequel les rayons lumineux pénètrent dans l’œil. Cela permet de corriger l’astigmatisme tout en soignant la cataracte, puisque la lumière peut de nouveau atteindre la rétine après avoir traversé cette lentille artificielle parfaitement transparente.

Par ailleurs, lorsque l’astigmatisme est accompagné de myopie ou d’hypermétropie, ces défauts peuvent aussi être corrigés par la pose d’un implant adapté aux besoins de correction du patient.

Enfin, les implants toriques multifocaux offrent en plus la possibilité de corriger la presbytie.

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Dans quels cas avoir recours à la pose d’un implant torique ?

De façon générale, la pose d’un implant pour remplacer le cristallin devient nécessaire quand la cataracte est trop handicapante pour permettre une vie quotidienne normale.

Les implants toriques s’adressent alors spécifiquement aux patients préalablement atteints d’astigmatisme. Les sujets astigmates hypermétropes ou myopes qui souhaitent privilégier une bonne vision de loin peuvent être pris en charge via cette méthode. Le port de lunettes reste alors nécessaire pour assurer une bonne vision proche. De même, les myopes astigmates qui veulent s’assurer une bonne vision de près peuvent aussi être traités, en acceptant de porter des verres correcteurs pour voir de loin.

Dans certains cas, une méthode alternative appelée « bascule » peut être appliquée. Elle consiste à dédier l’œil dominant à la vision lointaine, et le second à la vision proche, en les équipant d’implants aux propriétés optiques différentes. Il peut s’agir d’un compromis intéressant même si la vision n’est ensuite jamais tout à fait parfaite, quelle que soit la distance d’observation. Ainsi, même si la bascule accroît considérablement l’indépendance vis-à-vis du port de lunettes, il peut néanmoins rester nécessaire dans certaines occasions.

Comment se passe la pose d’un implant torique ?

 

La pose d’implant en pratique

Peut-être plus encore que pour d’autres interventions de traitement de la cataracte, la qualité du bilan préopératoire est essentielle pour le succès de la pose d’un implant torique. Il est en effet primordial de déterminer précisément le degré de correction nécessaire pour chaque axe, afin de corriger l’astigmatisme du patient.

Pour sa part, l’intervention chirurgicale ne peut concerner qu’un œil à la fois. Il faut donc planifier deux opérations à quelques semaines d’intervalle quand les deux yeux doivent être traités. Le temps total d’une intervention est d’une vingtaine de minutes. Elle se déroule sous anesthésie locale (collyre anesthésiant) et en mode ambulatoire, avec un retour du patient à son domicile quelques heures après le traitement chirurgical.

 

Déroulement de la pose d’implant torique

Après anesthésie, le chirurgien se donne accès à l’intérieur de la capsule qui contient le cristallin. Il réalise pour cela des incisions minuscules, manuellement ou en utilisant un faisceau laser.

Dans la majeure partie des cas, le cristallin est alors détruit grâce à l’énergie délivrée par une sonde à ultrasons microscopique. Cette étape est appelée « phaco-émulsification ». Les débris sont ensuite aspirés et l’implant est introduit afin de remplacer le cristallin opacifié.

Néanmoins, dans certaines circonstances (cataracte trop avancée, fragilité des structures oculaires environnantes…), les ultrasons sont susceptibles de provoquer des dégâts trop importants et dangereux pour l’œil. Le parti peut alors être pris de retirer le cristallin intègre, sans phaco-émulsification préalable. Cette variante est appelée SICS (« Small Incision Cataract Surgery »). Quel que soit le mode opératoire choisi, aucune suture n’est nécessaire et une simple coque oculaire est mis en place en fin d’opération. Cette intervention est encore plus délicate que celles qui correspondent à la pose d’implants non toriques. En effet, chez les astigmates, la lentille artificielle introduite ne présente pas le même degré de correction optique dans tous ses axes. Elle doit donc être parfaitement positionnée afin de corriger les anomalies de courbures cornéennes du patient.

Suites opératoires et post-opératoires

En moyenne, l’arrêt de travail prescrit est de l’ordre de 3 jours, parfois plus long dans le cas de professions à risque, en particulier si le patient travaille dans un environnement sale ou si son activité professionnelle inclut la manipulation de produits chimiques potentiellement dangereux pour l’œil opéré.

La coque peut être retirée dès le lendemain de l’opération. Le patient doit en revanche absolument éviter de se frotter l’œil pendant une semaine. Au cours de cette période, une coque protectrice doit être portée la nuit et il est conseillé d’utiliser des verres anti UV dans la journée.

Le traitement médicamenteux post-opératoire est basé sur l’utilisation de collyres antibiotiques et anti-inflammatoires pendant 1 mois.

Il ne s’agit pas d’une intervention douloureuse, même si l’œil reste sensible pendant au moins 24 heures.

La vue est par ailleurs trouble et les éblouissements sont des manifestations normales. L’amélioration se fait ensuite de manière progressive.

La reprise des activités est rythmée par le praticien. En général, sports et efforts physiques sont à proscrire pour 4 semaines au moins.

Risques et complications de la pose d’implant torique : effets secondaires

En France, chaque année, près de 500 000 personnes sont opérées de la cataracte. Il s’agit donc d’une intervention maîtrisée, sur laquelle le corps médical dispose d’un recul immense. Pour autant, elle n’est pas anodine et, comme pour toute opération, des risques existent.

Cependant, le taux d’occurrence de complications, graves ou légères, ne dépasse pas 1,5% des cas. Il peut notamment s’agir d’hémorragies ou de ruptures du sac cristallin pendant l’intervention, d’infections post-opératoires, d’œdèmes maculaires ou encore de déchirures ou de décollements rétiniens.

Plus spécifiquement, pour les implants toriques, il peut arriver qu’un mauvais alignement de la lentille induise un astigmatisme résiduel ou bien que la lentille se déplace après la chirurgie. Ainsi, plus encore que pour d’autres types d’implants, l’expertise du chirurgien ophtalmologue et la réalisation d’examens préopératoires rigoureux sont les clés du succès de l’opération. En cas de changement d’axe d’implant ou de résultat non satisfaisant, il est toujours possible de repositionner l’implant dans un second temps.

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