Utilisée pour traiter la myopie, la PKR est un traitement de la surface de la cornée que l’on effectue après avoir enlevé l’épithélium de la cornée. Vous n’y comprenez pas grand-chose ? On vous explique…
Un peu d’histoire
C’est dans les années 70 que le laser excimer, permettant la correction de la myopie a vu le jour. Les premières interventions de type PKR ont eu lieu dans les années 80 et c’est dans le même temps que les premiers Lasik mécaniques (à l’aide d’un kératotome : instrument de chirurgie utilisé pour l’incision de la cornée) ont été réalisés. C’est en 1987 exactement que les premiers patients ont pu bénéficier de ces deux techniques, qui se sont depuis démocratisées. En 2018, le prix Nobel de Physique est attribué à Arthur Ashkin, Gérard Mourou et Donna Strickland pour leurs travaux sur le laser femtoseconde : il s’agit du laser émettant les impulsions les plus intenses et les plus courtes mises au point par l’humanité.
PKR ou Photokératectomie Réfractive
Nous avons donc un recul de 30 ans sur ces interventions, qui à ce jour sont sûres et efficaces. Le laser permet de traiter tous les troubles réfractifs de certaines amétropies extrêmes : c’est-à-dire la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme et même la presbytie. La PKR est un traitement de la surface de la cornée que l’on effectue après avoir enlevé l’épithélium de la cornée. Il s’agit donc d’un traitement direct par laser excimer.
Comment se déroule une intervention ?
Un traitement anxiolytique est donné de façon systématique et pris 1 heure avant la réalisation de la procédure laser. Le laser est réalisé sous anesthésie locale, le patient est en position allongée. Une lumière rouge clignotante est visualisée par le patient – il s’agit de l’eye-tracker permettant de bien centrer le traitement. L’intervention est non douloureuse. Le temps opératoire ne dépasse pas 20 minutes au bloc. Le traitement laser dure entre 8 et 20 secondes par œil. A la fin de l’intervention, une lentille thérapeutique sans correction est posée sur chaque œil pendant 3 à 5 jours, permettant ainsi une bonne cicatrisation de l’œil.
Quid des suites opératoires ?
Il est à noter que cette technique entraîne les deux premières nuits des douleurs importantes qui nécessitent la prise de médicaments antalgiques ainsi que de somnifères. La récupération visuelle est progressive, avec une impression de voile qui se lève tous les jours. Il est impossible d’envisager une activité professionnelle durant 4 jours.
Les yeux seront secs pendant quelques semaines voire quelques mois et la présence de halo pourra gêner la conduite de nuit. Une sensation de fatigue visuelle sera présente les premières semaines, notamment chez les personnes travaillant sur ordinateur. Le patient dispose d’un résultat visuel définitif au bout de 3 mois.
Quelles sont les consignes à respecter ?
- Dormir avec des coques oculaires transparentes pendant 72 heures après l’opération
- Pas de maquillage pendant 15 jours
- Pas de sport pendant 15 jours
- Ne pas se frotter les yeux pendant 1 mois
- Pas de piscine pendant 1 mois
- Pas d’eau dans les yeux pendant 1 mois
- Respecter le protocole de l’ordonnance post-opératoire
Quels sont les risques ?
“Le risque zéro n’existe pas”. Il peut y avoir plusieurs effets secondaires à l’opération :
- LA SÉCHERESSE OCULAIRE : ce principal effet secondaire peut entraîner un défaut visuel les premières semaines. Lors de l’instillation de collyre hydratant ou d’un lavage au sérum physiologique, la vue s’améliore. La sécheresse oculaire est transitoire et peut durer jusqu’à 6 mois.
- LE HAZE : lors de la phase de cicatrisation de l’épithélium, celui-ci peut s’opacifier et entraîner un haze qui est le plus souvent asymptomatique. Il s’agit d’une hypertrophie de l’épithélium de la cornée. Pour prévenir le haze, une pastille imbibée de mitomycine C (anticancéreux) est déposée sur la cornée pendant une durée de 10 à 20 secondes selon les indications.
- LES HALOS : le remodelage de la cornée lié au laser peut entraîner des halos qui sont responsables d’aberrations visuelles nocturnes.
- LA SOUS/SURCORRECTION DU LASER : dans 1 à 3 % des cas, une sous ou surcorrection du laser excimer peut avoir lieu, nécessitant ainsi une retouche qui sera réalisée au minimum 6 mois après la date opératoire.