La chirurgie réfractive occupe aujourd’hui une place centrale dans la prise en charge des amétropies, en particulier de la myopie. Le LASIK, la PKR et le SMILE sont en effet des techniques sûres, à condition que le patient soit éligible. Car, si les contre-indications ne sont pas nombreuses, elles sont rédhibitoires pour être opérables. Lesquelles sont-elles ?
Myopie opérable, à quelles conditions d’acuité visuelle ?
En règle générale, une myopie est considérée opérable lorsque sa correction optique est comprise entre -1 et -10 dioptries.
La stabilité de la réfraction est aussi importante : une variation de plus de 0,50 dioptrie sur l’année précédente se traduit comme étant une contre-indication temporaire, car elle suggère une évolution encore active du trouble visuel. Il faut alors attendre au moins 12 mois de stabilité réfractive.
Parallèlement, l’absence d’une AVCC (acuité visuelle corrigée maximale) satisfaisante (10/10 ou proche), la chirurgie est déconseillée, car elle risque de ne pas améliorer la vision au-delà de ce que permet déjà la correction optique. La présence de troubles sensoriels, amblyopie ou autres limitations fonctionnelles doit donc être identifiée en amont.
Enfin, les patients doivent présenter une attente réaliste vis-à-vis de l’intervention. Après une opération au laser, une excellente vision sans lunettes n’est ainsi pas toujours synonyme de vision parfaite dans toutes les conditions (éblouissement nocturne, halos), particulièrement en cas de myopie élevée.
Risques ophtalmologiques de l’opération de la myopie : l’essentiel à éliminer
La majorité des contre-indications à la chirurgie de la myopie se situent dans le champ ophtalmologique :
- Un kératocône, qu’il soit manifeste ou suspect, exclut formellement toute chirurgie au laser, en raison du risque élevé de décompensation post-opératoire.
- De même, une cornée trop fine, une topographie asymétrique, ou un astigmatisme irrégulier constituent des facteurs limitants pour toute ablation tissulaire.
- Les pathologies de la surface oculaire, telles que la sécheresse oculaire sévère, les dystrophies épithéliales ou les blépharites chroniques, altèrent la cicatrisation et compromettent la qualité du résultat visuel.
- Enfin, chez les myopes forts, la prévalence des anomalies rétiniennes (dégénérescences périphériques, trous, décollement du vitré) justifie un examen du fond d’œil approfondi en préopératoire.
Opération de la myopie : contre-indications
Les contre-indications autres que visuelles doivent être systématiquement explorées au cours d’un bilan complet, qui prend en considération notamment la topographie cornéenne, l’analyse du film lacrymal et du fond d’œil dilaté.
Cependant, il faut savoir que certaines exclusions ne sont pas définitives : une prise en charge ciblée peut, dans certains cas, rendre l’intervention possible à moyen ou long terme. Dans tous les cas, le critère principal demeure le même : garantir la réussite de l’opération et l’absence de graves effets secondaires.
En outre, certains états physiologiques ou pathologies systémiques peuvent être des contre-indications absolues ou temporaires. Il est essentiel de les identifier dès le premier rendez-vous avec l’ophtalmologue :
- Maladies auto-immunes ou inflammatoires non stabilisées (lupus, polyarthrite)
- Grossesse et allaitement, en raison des fluctuations hormonales
- Traitements médicamenteux impactant la cicatrisation cornéenne (isotrétinoïne, immunosuppresseurs)
- Antécédents de kératite virale ou récidivante
Conclusion
La myopie est aujourd’hui opérable dans de nombreux cas, avec une réussite très élevée. Pour autant, en fonction des périodes de la vie et d’éventuelles pathologies, cette chirurgie réfractive n’est pas toujours adaptée. C’est ainsi qu’elle peut être mise de côté pour toujours ou simplement repoussée à plus tard.