Sécheresse oculaire ou yeux secs : définition et traitement
La sécheresse oculaire est une affection extrêmement répandue, notamment chez les individus de plus de 60 ans. Source d’inconfort et de troubles visuels, elle est due à une déficience de la sécrétion de liquide lacrymal ou à une qualité insuffisante de celui-ci. Le traitement de la sécheresse oculaire est médical.
Qu’est-ce que la sécheresse oculaire ?
Les larmes jouent un rôle essentiel dans la protection de l’œil. Plus précisément, elles protègent la cornée des poussières et des micro-organismes véhiculés par l’environnement, évitant ainsi les infections et les irritations.
Elles sont normalement produites en permanence et étalées sur toute la surface de l’œil grâce au clignement des paupières. Néanmoins, chez certains sujets, la production lacrymale est insuffisante ou sa composition chimique déficiente. C’est dans ces différentes conditions que les patients ressentent alors le phénomène de sécheresse oculaire.
Il s’agit d’un motif fréquent de consultation d’ophtalmologie. En effet, la sécheresse oculaire a des répercussions significatives sur la vie quotidienne, notamment en impactant le temps de lecture, en induisant des difficultés à conduire ou en rendant compliqué le travail sur ordinateur. Par ailleurs, des yeux trop secs induisent un inconfort visuel global et sont plus exposés au risque infectieux ou à des irritations de la cornée.
Comment se manifeste la sécheresse oculaire ? Symptômes
Les sujets atteints de sécheresse oculaire ont la sensation de voir moins bien et ressentent fréquemment une fatigue visuelle importante.
Souvent, le port de lentilles de contact devient plus compliqué et la gêne engendrée est quasi permanente.
Elle se traduit fréquemment par des sensations de brûlure, des picotements, l’impression d’avoir un corps étranger dans l’œil, une hypersensibilité à la lumière ou à d’autres facteurs environnementaux (vent, fumée, froid etc.).
Si les larmes sont souvent absentes alors qu’elles devraient être sécrétées dans certaines conditions (émotions, épluchage d’oignons…), paradoxalement, le larmoiement est aussi un symptôme fréquent. En effet, la mauvaise qualité du liquide lacrymal pousse l’organisme à en fabriquer davantage.
Enfin, certains patients atteints de sécheresse oculaire peuvent parfois se réveiller avec les paupières collées.
Quelles sont les causes de la sécheresse oculaire ?
La sécheresse oculaire peut être due à une insuffisance de sécrétion du film lacrymal, au rôle protecteur et lubrifiant. Il est principalement composé d’une phase aqueuse, et d’une autre, lipidique (« grasse »), le meibum, synthétisé par les glandes de Meibomius situées sous les paupières. Son rôle est notamment de limiter l’évaporation des larmes. Ainsi, dans certains cas, c’est une production de meibum déficiente qui est à l’origine de la sécheresse oculaire, même si le liquide lacrymal est produit en quantité satisfaisante.
Facteurs de risque
L’âge est le principal facteur favorisant l’apparition des yeux secs. On estime que près de 15% des individus de plus de 60 ans en sont atteints car, sous l’effet du vieillissement, les glandes lacrymales qui produisent la phase aqueuse ont tendance à s’atrophier. Ce phénomène est accentué par les modifications hormonales de la ménopause ou de l’andropause.
Les facteurs environnementaux jouent aussi un rôle important, en particulier la pollution, un air trop sec (climatisation), la fumée de cigarette et l’exposition excessive à des écrans.
Certains médicaments constituent aussi des facteurs de risque : antidépresseurs, antalgiques, somnifères, antihistaminiques et contraceptifs oraux entre autres.
Le port de lentilles de contact peut parfois aussi être incriminé, de même qu’une intervention antérieure de chirurgie réfractive au laser.
Enfin, certaines maladies engendrent parfois une sécheresse oculaire de manière secondaire. Il s’agit notamment des allergies oculaires chroniques, de certaines dermatites, du psoriasis, de la rosacée ou de maladies auto-immunes (lupus, maladie de Crohn, syndrome de Goujerot-Sjögren…).
Qui est concerné par la sécheresse oculaire ?
Si cette affection touche toutes les classes d’âge, elle est toutefois beaucoup plus fréquente au-delà de 65 ans. La prévalence de la sécheresse oculaire est aussi plus importante chez les sujets de sexe féminin et chez les patients atteints de certaines maladies auto-immunes.
Un problème de santé publique
La sécheresse oculaire constitue aujourd’hui un réel problème de santé publique : environ un tiers de la population adulte en serait atteint. D’un point de vue démographique, le vieillissement de la population en est en partie responsable. Mais ce sont aussi des modifications du mode de vie qui en sont à l’origine, en particulier l’exposition accrue à la pollution citadine, l’utilisation croissante de climatiseurs et l’usage d’écrans de plus en plus intensif.
Evolution et complications possibles de la sécheresse oculaire
Outre un inconfort visuel significatif et une gêne quotidienne importante, la sécheresse oculaire peut induire des complications cornéennes dans ses formes les plus sévères.
Diagnostic et examens à réaliser
Le diagnostic se fait au cours d’une consultation chez un ophtalmologiste.
Il inclut un interrogatoire minutieux au cours duquel le praticien se renseigne sur les traitements en cours, d’éventuelles pathologies ou encore les interventions chirurgicales passées.
Certaines analyses sont par ailleurs réalisées pour mesurer l’impact de la sécheresse oculaire sur la vue du patient.
De plus, l’état de la cornée est un point clé, afin d’y détecter tout signe d’irritation ou d’infection. Le médecin se livre aussi à un examen des paupières et peut pratiquer d’autres tests pour apprécier la production de larmes, quantitativement et qualitativement.
Sécheresse oculaire : traitement
La prise en charge de la sécheresse oculaire est souvent compliquée car multifactorielle.
En premier lieu, les facteurs favorisants doivent être limités : air conditionné, lentilles, travail sur écran etc. Le suivi de certains traitements médicamenteux peut aussi être interrompu et les soins aux paupières revêtent un aspect fondamental : compresses chaudes, massage délicat et nettoyage minutieux notamment.
Les prescriptions médicamenteuses consistent fréquemment en l’utilisation de larmes artificielles. Au cas par cas, le traitement peut aussi inclure des anti-inflammatoires, des antibiotiques (notamment dans les cas de rosacée oculaire) ou des molécules immunomodulatrices chez les patients atteints de maladies auto-immunes.
Dans les cas de sécheresse oculaire les plus prononcés, des bouchons peuvent être mis en place afin d’obstruer les points lacrymaux, orifices naturels d’évacuation des larmes. Parfois, l’utilisation de lunettes particulières, qui permettent de conserver l’œil dans une atmosphère humide, est aussi recommandée.
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