Très pratiquée, la chirurgie de la cataracte fait partie des plus connues en ophtalmologie. Lors de l’opération, le cristallin atteint est remplacé par un implant intraoculaire. Mais, ce que l’on sait moins c’est que ce dispositif peut être choisi et calculé de manière à corriger en même temps une myopie. Cette possibilité intéresse tout particulièrement les patients présentant une cataracte et une myopie forte ou modérée.
L’opération de la myopie et de la cataracte en même temps
Au cours de l’intervention, le chirurgien retire et remplace le cristallin opacifié par un implant intraoculaire (IOL). La puissance de cet implant se détermine à partir de mesures biométriques précises : longueur axiale de l’œil, courbure cornéenne et profondeur de la chambre antérieure. L’implant joue alors un double rôle : restaurer la transparence cristallinienne et compenser le défaut de réfraction lié à la myopie.
Quels sont les types d’implants disponibles dans ce double objectif ?
Plusieurs modèles d’implants existent et permettent d’adapter la correction :
- Monofocaux : pour une correction nette de la vision de loin, avec une éventuelle correction complémentaire pour la vision de près.
- Toriques : pour une correction de la cataracte, de la myopie et d’un astigmatisme associé.
- Multifocaux : visant la restitution d’une vision nette à plusieurs distances, réduisant l’usage de lunettes après la chirurgie.
- Implants à profondeur de champ étendue (EDOF) : pour une amélioration de la vision intermédiaire, utile pour les activités quotidiennes.
Cette diversité d’implants permet ainsi de soigner une pathologie oculaire, tout en apportant une correction adaptée.
Particularités chez les patients très myopes
Lorsque la myopie dépasse –6 dioptries, la longueur axiale importante de l’œil rend le calcul de la puissance de l’implant plus complexe et peut influencer le résultat.
Le chirurgien ajuste alors sa stratégie et prévoit un suivi plus rapproché du patient. En effet, le risque de complications rétiniennes, comme le décollement de rétine, impose une surveillance renforcée.
Comment se passe l’intervention ?
Dans la majorité des cas, la chirurgie s’effectue un œil après l’autre, avec un délai d’au moins une semaine. Cette organisation limite le risque infectieux bilatéral et autorise un ajustement de la correction sur le second œil en fonction du résultat obtenu sur le premier. L’opération bilatérale immédiate existe mais reste exceptionnelle et réservée à des contextes particuliers.
La chirurgie se déroule en ambulatoire, sous anesthésie locale par collyre ou par injection péri-oculaire. L’intervention débute par une micro-incision cornéenne permettant l’accès au cristallin opacifié. Celui-ci est fragmenté puis retiré par phacoémulsification, avant l’insertion de l’implant intraoculaire plié qui se déploie dans le sac capsulaire. La durée opératoire varie entre 15 et 30 minutes selon la complexité du cas.
Conclusion
La correction simultanée de la cataracte et de la myopie supprime l’opacification cristallinienne et réduit, voire élimine, le besoin de porter des lunettes. De plus, les implants multifocaux ou EDOF élargissent encore les possibilités en permettant de corriger une presbytie associée. C’est dire s’il est aujourd’hui possible de limiter les interventions et de rendre aux yeux leur netteté.










