Le Lasik permet de corriger la myopie ou autres troubles réfractifs (hypermétropie, presbytie, astigmatisme). Découvrez tout sur cette technique de chirurgie de l’œil.
Comment se déroule l’intervention ?
L’intervention au laser de type Lasik est réalisée en ambulatoire sous anesthésie locale par l’instillation de gouttes (collyre) d’oxybuprocaïne.
Une aberrométrie, une reconnaissance irienne ainsi qu’une topographie cornéenne sont d’abord effectuées : ces examens ont pour but d’avoir un bilan détaillé préopératoire.
La première étape de l’opération consiste à réaliser un capot à l’aide d’un laser femtoseconde (Intralase iFS 200 de AMO filiale de Johnson&Johnson). Durant cette procédure, une lentille est posée sur l’œil, l’empêchant ainsi de bouger. Le patient ressent une forte pression et ne voit plus. L’intervention du laser dure 14 secondes et le capot mesure entre 9 et 9,4 mm de diamètre selon le trouble de la vue. La première procédure de laser femtoseconde se fait sur l’œil droit, puis sur l’œil gauche.
La deuxième étape se déroule sous le laser excimer (Teneo 2 Bausch&Lomb) et consiste à traiter le trouble de la vue. La procédure est non douloureuse. Le patient fixe un point rouge clignotant (Eye Tracker) et est ébloui par la lumière. L’intervention débute par un marquage au stylo dermographe du capot – ce marquage sera le témoin du bon repositionnement du capot à la fin de l’intervention. Puis le capot est soulevé manuellement à l’aide d’un crochet et d’un manipulateur. Après avoir soulevé le capot, le point rouge clignotant devient trouble mais est toujours visible. La durée du traitement par excimer dure entre 8 et 20 secondes par œil. Le patient ne voit rien mais il entend le bruit sourd du laser (comme un marteau-piqueur). Plusieurs milliers d’impacts sont réalisés en quelques secondes.
Le repositionnement du capot se fait avec une canule de charleux fixé sur un flacon de BSS et l’interface du capot est lavée de façon brève à l’aide de cette canule.
Au total, le temps opératoire ne dépasse pas 30 minutes au bloc. A la fin de l’intervention, le patient est revu avant son départ de la clinique pour vérifier que le capot ne s’est pas déplacé à cause du clignement des yeux. En quelques secondes, son trouble de la vue présent depuis des années dans sa vie est corrigé !
Comment se passent les suites opératoires ?
La récupération visuelle est rapide. Une activité professionnelle peut être reprise dès le lendemain de l’intervention.
Les suites immédiates de l’intervention Lasik entraînent des larmoiements, brûlures, picotements, gêne à la lumière et présence d’un voile pendant 3 à 4 heures.
Les yeux sont secs pendant quelques semaines voire quelques mois et la présence de halo peut gêner la conduite de nuit. Une sensation de fatigue visuelle est présente les premières semaines, notamment chez les personnes travaillant sur ordinateur.
Le résultat visuel définitif se situe entre 1 et 3 mois selon la sécheresse oculaire.
Quelles sont les consignes à respecter en post-opération ?
- Dormir avec des coques oculaires transparentes pendant 72 heures
- Pas de maquillage pendant 15 jours
- Pas de sport intensif pendant 15 jours
- Ne pas se frotter les yeux pendant 1 mois
- Pas de piscine pendant 1 mois
- Pas d’eau dans les yeux pendant 1 mois
- Respecter le protocole de l’ordonnance post-opératoire
Quels sont les risques ?
“Le risque zéro n’existe pas”.
- SÉCHERESSE OCULAIRE : ce principal effet secondaire peut entraîner un défaut visuel les premières semaines. Lors de l’instillation de collyre hydratant ou d’un lavage au sérum physiologique, la vue s’améliore. La sécheresse oculaire est transitoire et peut durer jusqu’à 6 mois.
- HALOS : le remodelage de la cornée lié au laser peut entraîner des halos qui sont responsables d’aberrations visuelles nocturnes.
- SOUS/SURCORRECTION DU LASER : dans 1 à 3% des cas, une sous ou surcorrection du laser excimer peut avoir lié nécessitant une retouche qui sera réalisé au minimum 6 mois après la date opératoire
- INVASION ÉPITHÉLIALE : complication rare mais redoutée par tous les chirurgiens, il s’agit de la présence de cellules de l’épithélium de la cornée dans l’interface, c’est-à-dire au niveau du capot. Les facteurs de risques d’invasion épithéliale sont : une retouche plus d’un an après la lasik, la présence d’une dystrophie épithéliale (Cogan), un capot de grande taille proche du limbe. Les traitements possibles sont : une corticothérapie en collyre intensive durant plusieurs semaines, le soulèvement du capot avec lavage et application de mitomycine C permettant un ralentissement de la migration des cellules épithéliales.
- PLIS DU CAPOT : il existe 2 types de plis : les microplis qui sont asymptomatiques et les plis entraînant une baisse d’acuité visuelle et des aberrations visuelles de haut degré. Seuls les plis du capot nécessitent une retouche en urgence dont le but est de replacer le capot avant que celui-ci se fixe.
Peut-on faire une retouche après un Lasik et quand ?
Le risque de retouche est faible mais existant. Il est plus fréquent lors d’astigmatisme cornéen de plus de 3 dioptries. La retouche est proposée entre 3 et 6 mois après l’intervention. Cette attente est nécessaire en raison de la sécheresse oculaire induite par l’intervention.
Depuis l’intervention, mes yeux sont secs : que faire ?
Photophobie, sensation de brûlures, picotements et sensation de grain de sable sont des symptômes fréquents de sécheresse oculaire. Ces symptômes sont souvent retrouvés après une chirurgie de type Lasik ou PKR.
Le premier traitement consiste en l’instillation de gouttes lubrifiantes à base d’acide hyaluronique ou de carboxyméthylcellulose ou de povidone. Dans la majorité des cas, la sécheresse oculaire est stabilisée avec ces larmes artificielles.
Quelles machines pour le Lasik ?
TENEO 2 TENEO 2 BAUSCH&LOMB
“J’utilise le laser Bausch&Lomb TENEO 2 pour la réalisation du traitement de la myopie ou des autres troubles réfractifs.
La méthode SUPRACOR permet de traiter la presbytie chez les patients âgés de plus de 50 ans en créant une multifocalité sur la cornée par remodelage entraînant ainsi des aberrations sphériques négatives.
Je réalise une mini-monovision avec une correction en vision de loin sur l’œil dominant responsable de 80% de la vision de loin en binoculaire et un traitement SUPRACOR en vision de près sur l’œil dominé entraînant ainsi un traitement de la presbytie pour la vision de près.
Le traitement SUPRACOR permet en jouant sur la multifocalité (vision de près central et vision de loin périphérique) et le jeu pupillaire de pouvoir se dispenser de lunettes chez les patients presbyte.” (Dr Nicolau)
INTRALASE – JOHNSON&JOHNSON
L’intralase est le laser femtoseconde permettant une découpe précise pour la réalisation d’un capot dont l’épaisseur varie entre 90 et 140 microns selon les indications. La durée de la découpe est de 17 secondes.