En chirurgie réfractive, la bonne sélection des patients constitue la première barrière de sécurité. Cependant, l’analyse humaine des critères classiques d’éligibilité (épaisseur cornéenne, topographie, réfraction…) laisse place à une part de subjectivité. L’intelligence artificielle (IA), en intégrant simultanément un très grand nombre de données biométriques et d’imagerie, vient affiner cette étape clé. Elle réduit la variabilité des conclusions inter-praticiens au cours de la phase préopératoire et apporte au chirurgien un appui objectif pour confirmer ou écarter une intervention sur un patient donné.
Les critères classiques d’éligibilité et leurs limites
La sélection des patients est une étape essentielle en chirurgie réfractive. Elle repose sur des critères comme la réfraction, l’épaisseur cornéenne, la régularité topographique et l’absence de signes évocateurs de kératocône. Ces mesures permettent de repérer les profils à risque et de sécuriser ainsi l’indication opératoire.
Toutefois, elles présentent une limite importante : leur interprétation dépend de l’expérience du chirurgien et peut donc varier d’un praticien à l’autre. Cette subjectivité explique que certains patients soient parfois écartés à tort, alors que leur profil était compatible avec une chirurgie, et que, plus grave encore, d’autres soient opérés malgré une cornée fragilisée.
C’est notamment sur ce point que l’intelligence artificielle (IA) apporte une valeur ajoutée, en réduisant la part de subjectivité et en rendant la sélection des patients plus homogène et plus fiable.
L’IA pour affiner la sélection des candidats
Pour affiner la sélection des patients, l’intelligence artificielle s’appuie sur des méthodes d’apprentissage automatique capables d’intégrer un grand nombre de données cliniques et d’imagerie.
En confrontant les mesures réalisées sur le patient (topographie cornéenne, pachymétrie, caractéristiques biomécaniques de la cornée…) à de vastes bases de données, les algorithmes permettent de différencier encore mieux les profils à risque de ceux pouvant être opérés en toute sécurité.
Toutefois, l’IA ne remplace pas le chirurgien : elle fournit un score ou un indicateur de risque qui vient compléter le jugement clinique humain.
Bénéfices cliniques et perspectives
L’utilisation de l’IA dans la sélection des patients a des conséquences considérables. En premier lieu, elle diminue le risque de complications post-opératoires graves, comme l’ectasie cornéenne, en identifiant encore plus efficacement les cornées fragiles.
D’autre part, elle permet de valider un traitement sur des profils auparavant considérés comme incertains, élargissant ainsi les indications sans compromettre la sécurité
Ces nouveaux outils constituent un appui objectif qui renforce la standardisation et la qualité des décisions. Selon certains, il y a fort à parier qu’ils soient prochainement intégrés aux plateformes d’imagerie, rendant la sélection plus systématique et moins dépendante de l’expérience individuelle. L’objectif est double : sécuriser les interventions et améliorer la satisfaction des patients en augmentant la fiabilité de la chirurgie réfractive.










