Le Lasik, technique de chirurgie réfractive qui met en jeu l’utilisation d’un faisceau laser, permet de corriger toutes les amétropies Myopie, astigmatisme, hypermétropie et la presbytie. Au cours de l’intervention, le laser modifie la courbure de la cornée par photoablation. Cette méthode requiert cependant une épaisseur cornéenne suffisante, au risque sinon de fragiliser excessivement les structures oculaires.
Lasik : principe
Qu’il s’agisse de corriger une myopie, un astigmatisme, une hypermétropie ou de la presbytie, le principe d’une intervention au Lasik reste le même : la courbure de la cornée est modifiée par photoablation au laser Excimer pour apporter la correction nécessaire après avoir réalisé un capot au laser Femtoseconde. La correction du laser à l’intérieur de la cornée permet d’avoir un résultat parfait.
Plus précisément, c’est le stroma, couche intermédiaire de la cornée localisée sous l’épithélium et au-dessus de l’endothélium, qui est retravaillé. Ainsi, la première étape de l’opération consiste à s’y donner accès. Pour cela, le praticien découpe dans les couches cornéennes superficielles, manuellement ou au laser Femtoseconde, un capot appelé « volet stromal ». Celui-ci est comme un patch mesurant environ 9 mm de diamètre et 120 microns d’épaisseur en moyenne. La durée moyenne de la découpe est de 12 secondes par œil.
Dans un second temps, ce capot sera soulevé à l’aide d’un micromanipulateur sur le côté, une charnière supérieure est laissée en place permettant ainsi une cicatrisation rapide puis le laser Excimer est utilisé pour procéder au traitement. Le temps de traitement Excimer varie de 3 à 20 secondes en moyenne pour les amétropies les plus importantes. En fin d’intervention, le volet stromal est remis en position. Grâce au système de pompe endothélial, il est repositionné sans grande difficulté et l’aspiration permet ainsi une stabilité du capot afin d’éviter le risque de plis.
Il s’agit d’une méthode extrêmement efficace, qui assure notamment des suites opératoires plus légères que la PKR (Photo Kératectomie Réfractive). En effet, dès le lendemain il n’y a plus de douleurs et il est possible de reprendre une activité professionnelle sur écran. La chirurgie dure environ 15 minutes en moyenne. Les yeux sont irrités pendant 3 heures environ avec un voile devant les yeux, des sensations de grains de sables, des éblouissements et des larmoiements.
Contre-indications au Lasik
Il existe cependant certaines contre-indications au Lasik : fragilité cornéenne congénitale ou traumatique, kératocône, cornée < 500 microns, pratique d’une activité physique violente ou encore sécheresse oculaire importante que l’usage du laser pourrait aggraver.
Par ailleurs, la cornée du patient doit présenter une épaisseur suffisante. Le bilan préopératoire inclut donc systématiquement une topographie cornéenne. Cet examen permet d’obtenir une cartographie très précise de la cornée qui permet de différencier clairement les zones épaisses des régions plus fines. Sur la base des résultats de cette analyse, certains sujets à la cornée trop fine peuvent parfois être écartés du protocole et orientés vers une autre solution chirurgicale.
Pourquoi faut-il une épaisseur de cornée minimum pour le Lasik ?
En moyenne, au sein des populations occidentales, l’épaisseur totale de la cornée est de 550 micromètres. La découpe du volet stromal en consomme environ 120, dont 70 micromètres de stroma, le reste correspondant à des tissus épithéliaux.
Or, si le volet stromal est remis en position en fin d’intervention, il ne participe pourtant plus à la stabilité biomécanique de la voûte cornéenne. Et, on considère que celle-ci ne peut être assurée correctement que pour des épaisseurs effectives supérieures à 300 micromètres. C’est notamment la taille minimum pour que la cornée puisse résister à la pression intra-oculaire sans rompre sous son effet.
Ainsi, après une intervention au Lasik, quelle que soit l’ampleur de la photoablation pratiquée, l’épaisseur cornéenne post-opératoire doit être au moins de 300 micromètres, hors volet stromal. Pratiquement, cela signifie que le praticien ne peut pas affiner le stroma de plus de 130 micromètres : 550 (épaisseur moyenne) – 120 (volet stromal) – 300 (épaisseur résiduelle minimum). Cette valeur théorique de 300 micromètres doit même être minimisée puisque l’endothélium, couche la plus interne de la cornée, doit absolument être préservé.
Ces données expliquent que certaines amétropies trop fortes ne puissent pas être prises en charge au Lasik, car elles nécessiteraient une photoablation incompatible avec la sécurité du patient. En effet, plus le défaut de vision à corriger est fort, plus l’épaisseur de tissus à retirer au laser Excimer est importante. Dans ces cas-là, il sera éventuellement possible de réaliser une TRANSPKR ou sinon la pose d’un Implant ICL (Implant phaque) ; lentille que l’on positionne entre l’iris et la face antérieur du cristallin.