Un peu d’histoire
Emile Javal (1839-1907) invente l’ophtalmomètre-kératomètre en 1880. Le but de cet appareil est de mesurer les 2 méridiens principaux de l’œil. Ces méridiens sont mesurés par la réflexion d’un système de mire lumineuse sur la face antérieure de la cornée : en fonction de la dimension de la mire, on en déduit le rayon de courbure, et donc la kératométrie.
Depuis plusieurs décennies, l’ophtalmomètre-kératomètre de Javal a été délaissé au profit de matériel plus technique et notamment l’autoréfracto-kératomètre, qui permet les mesures à la fois de la kératométrie et de la réfraction (c’est-à-dire la myopie, l’astigmatisme, l’hypermétropie).
Quelques définitions
Anatomie de la cornée
La cornée est une structure avasculaire, convexe, transparente, recouverte par le film lacrymal. Son diamètre horizontal est de 11 à 12,5 mm et son diamètre vertical de 10 à 11,5 mm. Son épaisseur augmente du centre vers la périphérie. Son anatomie peut expliquer la présence d’une myopie si la cornée est très cambrée, d’une hypermétropie si la cornée est très plate et d’un astigmatisme si la cornée est conique ou en forme de ballon de rugby. La cornée est constituée de différentes couches : épithélium de la cornée, membrane basale, stroma, membrane de descemet et endothélium.
Asphéricité de la cornée : la surface de la cornée est asphérique puisque celle-ci ne peut se mouler sur une sphère. Son rayon et son diamètre est donc différent selon le point où l’on se trouve sur la cornée. Il y a donc une variation de sa forme le long d’un méridien.
Asphéricité de la cornée
L’asphéricité cornéenne correspond à la variation de la courbure instantanée en chaque point P le long d’un méridien cornéen (en rouge sur le schéma).
Méridien
Il est défini par une ligne joignant les points alignés de part et d’autre du vertex cornéen. Il y a donc un méridien horizontal et un méridien vertical. L’hémi-méridien étant la moitié d’un méridien.
Les 3 axes
Il en existe 3 : l’axe anatomique, l’axe pupillaire et l’axe kératométrique. (…)
L’auto-kératomètre
L’image réfléchie par la surface antérieure de la cornée du disque de Placido permet généralement de repérer la localisation du centre des mires concentrique. Cette image est virtuelle et est située à 4 mm en arrière du vertex et correspond à la première image de Purkinje dont la localisation dépend de l’orientation du dôme cornéen vis à vis du topographe et donc de l’angulation globale de la cornée vis à vis de la coupole portant le motif de Placido.
La topographie cornéenne
C’est en 1995 que l’ORBSCAN (topographie à balayage par fentes lumineuses qui parcourent l’ensemble de la cornée associée à un placido) a été commercialisé et a permis l’essor progressif de la chirurgie réfractive et de l’analyse de la cornée. L’orbscan permet une reconstruction 3D de la cornée avec réalisation de carte d’élévation antérieure, postérieure, kératométrie et pachymétrie permettant ainsi l’étude de l’asphéricité cornéenne. Le disque Placido a été par la suite intégré dans l’Orbscan II.
Topographie cornéenne de type ORBSCAN utilisée en chirurgie réfractive – Laser
Le Pentacam
« Lorsque l’un des trois plans est incliné, la netteté est assurée sur toute la surface de l’image si et seulement si les plans se coupent en une même droite. » Monsieur Scheimpflug est un Autrichien né à Vienne en octobre 1865 et décédé en août 1911. Il a découvert cette règle pour corriger la distorsion de perspective de l’image lors de prise photo aérienne. Il s’agit d’un système de caméra dont le but est d’avoir la meilleure profondeur de champs et du focus sans distorsion de l’image. Il étudie l’épaisseur et l’élévation antérieure et postérieure de la cornée. Le système utilise une source lumineuse de type LED de longueur d’onde 475 nm. Le pentacam est constitué de deux caméras: une caméra rotative et une caméra statique.
TMS 5 et bilan préopératoire
TMS 5 de Tomey permettant une analyse de l’épaisseur cornéenne, kératométrie, astigmatisme, l’élévation postérieur et antérieure de la cornée par caméra Scheimpflug et Placido
Lors de la décision de traiter la myopie au laser, il est primordial d’examiner l’ensemble des données qui permettent de prendre la décision de la technique opératoire avec le patient. En effet, le risque de l’intervention est l’apparition d’un astigmatisme irrégulier plusieurs années après le laser, faisant craindre une ectasie post-Lasik.
Un grand nombre de critères existent : l’épaisseur de la cornée, l’élévation de la cornée antérieure et postérieure, l’asymétrie ou non des deux yeux (énantiomorphisme), l’importance du trouble réfractif à traiter, la profondeur du capot pour la Lasik, etc.
Alors comment décider ? Votre ophtalmologiste doit vous orienter vers la technique opératoire la plus adaptée et décider de l’intervention à vous proposer après avoir réalisé la synthèse des examens.
Le dernier né : le mapping épithélial
L’OCT de l’épithélium de cornée permet une analyse plus précise du risque d’ectasie post-Lasik, notamment par la présence d’un amincissement localisé volontiers en inférieur et/ou temporal. Le cabinet Med-Ophta est doté de cette technologie sur son Angio-OCT Optovue.
EPITHELIAL THICKNESS MAPPING OPTOVUE
La topographie cornéenne ainsi que l’OCT épithélial sont des examens nécessaires pour tout ophtalmologue ou ophtalmologiste utilisant la technique du Lasik.