Il est rare que l’opération de la cataracte soit considérée comme un échec. C’est une intervention très courante, qui donne les résultats espérés dans l’immense majorité des cas. Mais si l’opération ne correspond pas à ce qui était souhaité, quelles sont les solutions possibles ?
Rappel sur l’opération de la cataracte
Avec l’âge (et parfois beaucoup plus tôt pour des causes congénitales), le cristallin devient opaque. Cette lentille est pourtant essentielle à une bonne réfraction des rayons lumineux sur la rétine, au même titre que la cornée.
L’opacification du cristallin se traduit par :
- Une vision trouble,
- Une mauvaise perception des contrastes et des lumières,
- Des difficultés pour accommoder,
- Une sensation de voile devant les yeux.
Non traitée, elle peut déboucher sur une cécité partielle ou totale.
Pour traiter une cataracte avancée, devenue gênante dans la vie quotidienne, seule la chirurgie peut être proposée. Elle consiste à remplacer le cristallin défaillant par un implant artificiel. L’implant est choisi en fonction de la correction à apporter aux éventuels autres troubles visuels du patient.
Quand considère-t-on qu’une opération de la cataracte est “ratée” ?
Il y a essentiellement deux situations dans lesquelles on peut considérer une opération de la cataracte ratée : la survenue d’une complication et une mauvaise correction du trouble visuel.
La survenue de complications
Il est ici question, non des effets secondaires normaux après une opération de la cataracte, mais de réelles complications. Il est parfaitement normal que la vision reste floue pendant quelques jours après l’intervention ou que l’œil soit un peu rougi, avec quelques larmoiements.
En revanche, certains symptômes sont le signe d’une complication : douleur importante, fièvre ou encore persistance des rougeurs au bout d’une semaine. La plus redoutée est l’infection de l’œil, dont les conséquences peuvent être graves. Heureusement, elle est tout à fait exceptionnelle après une opération de la cataracte.
L’implant peut également se luxer, c’est-à-dire bouger par rapport à son positionnement initial.
Une mauvaise correction du trouble visuel associé
La chirurgie de la cataracte a pour but principal de remplacer le cristallin devenu opaque par une lentille transparente. Sur ce plan, le résultat est toujours obtenu. En revanche, la correction apportée à la lentille pour traiter les troubles visuels associés peut ne pas être parfaitement adaptée. C’est d’ailleurs souvent pour cette raison que les patients considèrent l’opération comme ratée.
Opération de la cataracte ratée : quelles solutions ?
En cas de correction imparfaite, il ne faut pas se précipiter pour réintervenir. Mieux vaut d’abord s’assurer qu’il ne s’agit pas simplement d’une difficulté passagère d’adaptation après l’opération. Mais quand il est confirmé que la correction n’est pas adaptée, ou si la lentille a bougé, il faut envisager son changement. Attention : la réintervention ne doit pas trop tarder, car au-delà de plusieurs mois, l’adhérence de l’implant dans la capsule cristallinienne rendra l’intervention plus délicate, voire impossible. Dans certains cas, on préfèrera corriger le trouble visuel par des verres correcteurs ou, dans certains cas, proposer une intervention au laser.
Si l’échec trouve sa cause dans une complication, elle devra être traitée avant d’envisager une éventuelle réintervention.
Dans tous les cas, la solution la plus adaptée au cas de chaque patient sera choisie par le chirurgien, après examen et discussion sur les options possibles. Il est donc important de ne pas tarder à consulter en cas d’insatisfaction.