Lors de la chirurgie de la cataracte, le cristallin opacifié doit être remplacé par un implant (ou cristallin artificiel), qui est placé à l’intérieur de l’œil définitivement. L’implant artificiel classique (monofocal) agit comme une lentille et permet de corriger la vision, soit de loin, soit de près (myopie ou hypermétropie). Depuis plusieurs années, des implants dits « premium » permettent d’améliorer encore la vision sans lunettes après chirurgie de la cataracte. Quels en sont les différents types ?
Les implants phaques
L’indication de la pose d’un implant phaque est définie lors d’une consultation pré-opératoire. Un nombre important d’examens complémentaires (topographie cornéenne, microscopie spéculaire, biométrie, photos du fond d’œil, bilan réfractif complet…) est nécessaire et permet de vérifier que l’implant sera bien toléré par l’œil.
La chirurgie se déroule sous anesthésie locale ou générale et il faut compter un minimum d’une semaine entre les deux yeux. Dans les suites opératoires immédiates, on peut noter la présence d’un voile associé ou non à des halos lumineux. La principale complication postopératoire que chaque chirurgien redoute est l’hypertonie oculaire. Une mesure de la tension oculaire dès J1 est nécessaire. Le traitement postopératoire dure 1 mois pour chaque œil.
Les résultats sont spectaculaires : une vision haute définition dès les premiers jours. Les effets secondaires de halos et de sécheresse oculaire que l’on retrouve lors d’une chirurgie laser sont absents.
L’implant Visian ICL devra être retiré lors de l’apparition d’une cataracte nécessitant une prise en charge chirurgicale. Cela n’a aucune conséquence pour l’intervention de la cataracte. Le seul inconvénient de cette technique est son coût.
Les implants multifocaux
Grâce aux sphères concentriques entraînant une diffraction de la lumière, le patient peut voir de loin et de près.
Les implants multifocaux permettent de diminuer fortement la dépendance aux lunettes pour la vision de près et de loin. Ces implants ne sont pas forcément les meilleurs, il est important d’informer votre ophtalmologue de leur existence. C’est à votre médecin de vous indiquer si oui ou non vous pouvez être éligible à ce type d’implant.
A ce jour, il existe 3 visions : vision de loin, vision intermédiaire et vision de près. La consultation préopératoire va permettre de cibler les demandes du patient en termes de résultat visuel. En effet, les implants multifocaux ciblent le plus souvent 2 visions parmi les 3 :
- Vision loin et près.
- Vision loin et intermédiaire.
L’intervention se déroule en ambulatoire, sous anesthésie locale et consiste en l’exérèse de la cataracte ou du cristallin à la clinique. Un délai minimal de 1 semaine est prévu entre les 2 yeux. Les suites opératoires sont simples avec une récupération visuelle rapide et un résultat définitif au bout de 1 mois.
Il existe 2 principaux effets secondaires à la pose de ces implants : des halos lumineux nocturnes pouvant gêner la conduite de nuit et la baisse de la sensibilité aux contrastes, entraînant une gêne en vision nocturne ou à la lecture.
Les implants EDoF
Les implants EDoF (Extended depth of focus) sont des implants réfractifs à profondeur de champs. Le laboratoire Abbott (AMO), branche de Johnson&Johnson (avec son implant Symfony), a été le précurseur de ce type de lentille intra-oculaire ; ils ont été certifiés CE en juin 2014.
Ils ont la particularité d’être asphérique au centre de la zone optique. Ces implants permettent une bonne vision de loin ainsi qu’une bonne vision intermédiaire, la vision de près n’est pas suffisante pour se passer de lunettes en lecture.
Le coût de l’implant pour le patient est inférieur à celui d’un implant multifocal diffractif trifocal.
Les études ont prouvé que les patients se plaignent moins de halos, de glares et/ou de dysphotopsies. Le contraste en vision nocturne est conservé.