Astigmatisme : définition, symptômes et traitement
L’astigmatisme, trouble de la vision qui affecte environ 15 % de la population, peut être à l’origine de fatigue visuelle et, pour les plus jeunes, de troubles des apprentissages. Il est donc important de le diagnostiquer au plus tôt et d’y remédier, soit par le port de lunettes ou de lentilles, soit par une chirurgie au laser.
Qu’est-ce que l’astigmatisme ?
L’astigmatisme n’est pas une maladie : c’est un défaut de vision qui a pour particularité de gêner à la fois la vision de loin et la vision de près. Il affecte environ 15% de la population et figure au deuxième rang des troubles visuels les plus fréquents, après la myopie.
L’astigmate voit flou et de manière déformée, quelle que soit la distance. Ce trouble peut être associé à d’autres défauts de vision (myopie, presbytie, etc.).
Comment se manifeste l’astigmatisme ?
Les symptômes dépendent de l’importance de l’astigmatisme. Le premier point d’alerte est souvent une fatigue visuelle qui amène la personne à plisser continuellement les yeux dans l’espoir d’obtenir une vision plus nette. Cette fatigue peut s’accompagner de maux de tête, notamment à la fin de la journée, et de picotements dans les yeux.
L’astigmatisme est très souvent détecté dans l’enfance. À l’école, l’attention est attirée par certains signes :
- Difficultés pour déchiffrer ce qui est écrit au tableau, quelle que soit la distance à laquelle l’élève se trouve.
- Problèmes pour distinguer les contrastes ou les lignes verticales, horizontales et obliques.
- En conséquence, confusion fréquente entre certaines lettres dont le tracé est proche (P et F, O et C, H et N, etc.) et entre certains chiffres, au point de nuire aux performances scolaires, à l’âge de l’apprentissage de la lecture et du calcul.
- Écriture au-dessus ou en-dessous des lignes du cahier, etc.
Quelles sont les causes de l’astigmatisme ?
L’astigmatisme est, dans la grande majorité des cas, congénital. Plus rarement, il peut résulter d’un traumatisme ou d’un accident (choc ou plaie), voire d’une pathologie comme le kératocône qui modifie la forme de la cornée ou encore la cataracte.
L’astigmatisme résulte d’une irrégularité de courbure :
- le plus souvent de la cornée, membrane transparente superficielle qui se trouve sur la face avant de l’œil ;
- plus rarement du cristallin, situé à l’intérieur de l’œil.
La courbure anormale évoque la forme d’un ballon de rugby, alors que la courbure d’un œil non-astigmate évoque plutôt celle d’un ballon de football.
La courbure normale a pour effet de faire converger les rayons lumineux en un point unique au niveau de la rétine, ce qui permet la formation d’une image nette. Du fait de la déformation chez un astigmate, l’image se focalise en des endroits différents. Elle est donc plus floue et moins contrastée. Les lignes horizontales et verticales sont déformées.
Qui est concerné ?
L’astigmatisme touche des patients de tous âges et peut se manifester tardivement, soit que le patient ait « composé » longtemps avec son défaut de vision s’il est peu prononcé, soit qu’il résulte d’un traumatisme survenu au cours de sa vie.
Le nombre de personnes affectées par ce trouble est sans doute sous-estimé, les formes légères passant inaperçues et étant compensées par un effort visuel.
Evolution et complications possibles de l’astigmatisme
L’astigmatisme ne s’aggrave pas nécessairement avec l’âge. Mais il est important de faire surveiller régulièrement l’évolution pour adapter la correction en conséquence et ainsi éviter la fatigue visuelle et ses manifestations.
Quel diagnostic et quels examens réaliser ?
L’astigmatisme est diagnostiqué, parfois de façon fortuite, au cours d’un examen ophtalmologique. A l’aide d’un appareil appelé réfractomètre, l’ophtalmologiste envoie des rayons lumineux à la rétine pour mesurer les rayons de la courbure de la cornée.
Il évalue également la capacité du patient à déchiffrer correctement lettres et chiffres, sans confusion entre ceux qui ont un tracé proche.
L’astigmatisme est évalué en fonction du nombre de dioptries relevées à l’examen.
- De 0 à 1 dioptrie, l’astigmatisme est faible.
- De 1 à 2 dioptries, il est qualifié de modéré.
- Au-delà de 2 dioptries, l’astigmatisme est considéré comme fort.
L’astigmatisme : quel traitement ?
Les deux principaux traitements reposent sur le port de lunettes correctrices ou sur la réalisation d’une chirurgie réfractive. Dans tous les cas, l’astigmatisme ne sera pas guéri mais corrigé.
Quelle évolution sans traitement ?
Dans les cas les plus légers, il est possible de ne pas porter de lunettes et d’améliorer son confort avec quelques exercices destinés à réduire la gêne lors des activités qui sollicitent le plus l’œil : travail sur écran, conduite automobile, travaux manuels de précision, etc.
Le patient peut, par exemple :
- fixer un point lointain pour reposer sa vue ;
- cligner des yeux souvent pour éviter la sensation d’œil sec qui aggrave la vision floue ;
- fermer les yeux quelques instants.
Traitement par le port de lunettes ou de lentilles de contact
Le port de lunettes permet de corriger l’astigmatisme. La principale difficulté tient au fait que la courbure des verres doit tenir compte, au plus près, des irrégularités de la cornée du patient. La puissance est donc différente selon les zones du verre.
Selon l’importance du défaut, le port des lunettes peut se limiter à la réalisation des activités les plus minutieuses et donc les plus fatigantes.
Les lentilles sont une bonne solution pour les patients réticents à porter des lunettes, pour des raisons esthétiques ou liées à la pratique d’activités sportives. Les lentilles rigides donnent généralement de meilleurs résultats que les lentilles souples, qui ont tendance à épouser la forme de la cornée.
Traitement chirurgical
Pour les patients qui ne souhaitent pas porter de lunettes ou de lentilles de contact, la correction de la courbure anormale de la cornée peut être assurée par un acte chirurgical.
Réalisée au laser, la chirurgie réfractive permet, en un temps opératoire court, de refaçonner la cornée en lui redonnant la forme sphérique qui convient. L’avantage de la chirurgie au laser est qu’elle permet de remédier à plusieurs défauts de vision en un seul temps opératoire.
La pose d’implants intra-oculaires peut également être envisagée dans les cas d’astigmatisme fort ou quand le patient présente une contre-indication au laser.
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Bonjour,
Je suis astigmate j’aimerais avoir des renseignements concernant la pose d’implants intra-oculaires, quels genre d’implants puisse avoir sans avoir à retirer le cristallin si ce n’est pas mon cas. Merci bien,
Cordialement,
Bonjour,
Oui il est possible de corriger l’astigmatisme avec un implant phaque toric. Tout dépendra dans un premier temps de votre éligibilité de la pose d’un implant intraoculaire (ICL).
Il vous faudra une analyse ophtalmologique complète pour être sûr de l’indication
Bonne journée
Bonjour, oui la pose d’implants intra-oculaires est envisageable pour corriger l’astigmatisme. Il faudra prendre en compte le bilan préopératoire et réaliser une topographie de la cornée afin de vérifier si votre astigmatisme peut être traité par une chirurgie ou non. Vous pouvez avoir des implants qui corrigent la vue de loin, ou d’autres qui corrigent la vue de loin mais aussi la vue de près. Bonne journée à vous !