Histoire de la chirurgie réfractive

La chirurgie réfractive est une discipline ancienne qui a connu une évolution régulière, des prémices de la chirurgie au laser dans les années 30 aux progrès technologiques les plus récents.

Chaque nouvelle étape est marquée par la volonté de garantir des interventions plus sûres, aux suites plus simples, pour un résultat toujours plus satisfaisant.

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Les prémices de la chirurgie réfractive

La plupart des troubles réfractifs sont dus à une anomalie de la cornée : trop bombée chez les myopes, trop plate chez les hypermétropes, trop ovale chez les astigmates. D’où l’idée, très tôt, d’intervenir directement sur elle pour modifier sa forme et ainsi corriger le trouble visuel.

  • Dès 1930, un praticien japonais, le Dr Sato, met au point une méthode consistant à modifier la forme de la cornée en créant un ulcère cornéen par scarification. Mais les incisions pratiquées étant beaucoup trop profondes, la technique est un échec et donne même des résultats catastrophiques. Néanmoins, elle constitue le point de départ de nouvelles réflexions, qui permettront d’améliorer progressivement le concept.

 

  • Dès 1967, la technique de la phakoémulsification permet de retirer le noyau du cristallin par une petite incision après l’avoir fragmenté. La technique connaîtra de multiples évolutions au fil du temps, avec notamment des implants pliables imposant une incision moins importante, sans point de suture et sans déformation de la cornée.

 

  • Dans les années 70, c’est en URSS que la chirurgie réfractive connaît un nouveau développement avec la kératotomie radiaire, destinée à traiter la myopie. La technique consiste à aplatir la cornée en pratiquant sur ses bords plusieurs incisions profondes au bistouri. Même si la technique est imprécise et non dépourvue de risques, elle se répand dans le monde et marque un nouveau pas important dans l’histoire de la chirurgie réfractive.

 

  • La technique de la kératomileusis, mise au point en Colombie en 1975, constitue une nouvelle étape et préfigure la technique ultérieure du Lasik. : elle consiste à prélever une bande sur le stroma, couche épaisse de la cornée, puis à la congeler pour qu’elle soit assez rigide pour être sculptée avec un cryotour, sorte de « tour de potier ». Une fois sculptée, la lamelle est remise en place et suturée. La technique s’est ensuite perfectionnée en abandonnant la congélation et en pratiquant la découpe au microkératome.

 

Dans le courant des années 80, les grandes bases de la chirurgie réfractive sont donc déjà posées grâce aux améliorations apportées à la technique de la kératomileusis. Mais elle reste douloureuse et ses résultats, majoritairement cantonnés à la chirurgie de la myopie, sont encore très aléatoires.  

L’avènement du laser

L’utilisation du laser marque une étape majeure dans l’histoire de la chirurgie réfractive.

A partir des années 70, le laser Excimer offre des garanties importantes de précision et de sécurité grâce à son rayonnement de forte puissance.  

Le laser Femtoseconde, qui présente la particularité d’émettre des impulsions encore plus rapides et précises, va constituer un progrès supplémentaire.

Ces deux lasers ont largement contribué au développement des deux techniques de chirurgie réfractive qui vont constituer la référence pour la correction des troubles réfractifs : la PKR et ses variantes, et le Lasik.

 

La PKR

Le laser Excimer est utilisé pour la première fois à la fin des années 80, dans le cadre d’une chirurgie appelée photokératectomie à visée réfractive (PKR).

L’intervention se déroule en deux temps :

  • L’opérateur réalise un débridage manuel de la couche la plus superficielle de la cornée, appelée épithélium, par grattage ou pelage.
  • Puis, dans un second temps, il utilise le laser Excimer pour procéder au remodelage de la cornée, en fonction du trouble visuel.

En quelques jours, l’épithélium repousse et vient recouvrir la cornée.  

La technique est indolore et donne d’excellents résultats, surtout pour les troubles visuels faibles à modérés, ou pour les patients ayant une cornée fragile.

 

Le Lasik

Le Lasik apparaît dans la première moitié des années 90 et apporte des améliorations importantes à la technique ancienne de la kératomileusis.

Le principe reste le même : l’opérateur découpe sur l’épithélium un volet cornéen qui lui permet d’accéder au stroma et de le sculpter. Puis il repose le volet pour recouvrir normalement la cornée.

L’usage du laser sécurise la technique et permet d’obtenir de meilleurs résultats. Le Lasik est réalisé en deux temps :

  • L’usage du microkératome ou du laser Femtoseconde pour découper le capot cornéen avec le maximum de précision.
  • Le laser Excimer pour sculpter la cornée.

Le laser Excimer s’est perfectionné au fil du temps, avec l’adjonction d’un système d’Eye-Tracker qui permet de suivre les micromouvements de l’œil au cours de l’intervention.

Ces perfectionnements constants vont également permettre d’intervenir plus facilement sur la presbytie, avec le Presbylasik.

Des innovations constantes, pour une chirurgie réfractive plus perfectionnée et plus sûre

Depuis les années 2000, la chirurgie réfractive a poursuivi son évolution grâce à des innovations techniques qui ont amélioré la sécurité du geste et la qualité des résultats.

  • Une variante de la PKR, la trans-PKR, permet une chirurgie 100% laser : le débridage manuel de l’épithélium est remplacé par une photo ablation au laser Excimer, qui est donc désormais utilisé pour les deux étapes de l’intervention.
  • Le ReLex (Refractive Lenticule Extraction) SMILE (Small Incision Lenticule Extraction) est une nouvelle évolution des techniques laser, apparue dans les années 2010. Elle permet de traiter la myopie en conservant l’épithélium de manière optimale puisqu’il n’est ni pelé comme dans la PKR, ni découpé comme dans le Lasik. Le laser Femtoseconde découpe dans l’épaisseur de la cornée un lenticule, sorte de minuscule soucoupe dont la forme dépend du défaut visuel à corriger. Aucun volet cornéen n’est nécessaire, le lenticule étant extrait par une mini-incision. Cette technique innovante, qui sécurise encore davantage l’intervention et améliore la récupération visuelle, requiert une parfaite maitrise et n’est donc pas encore pratiquée partout.
  • De nouvelles techniques de chirurgie intra-oculaire pour remplacer le cristallin se sont développées : le Prelex, ou Presbyopic Lens Exchange permet le remplacement définitif du cristallin par une lentille. Ces techniques de chirurgie continuent à évoluer pour permettre la mise en place d’implants de plus en plus perfectionnés, mutifocaux ou difractifs.

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